Capitales Européennes : 2002 Rome.

Cette nouvelle série commence par Rome, la cité universelle, où 28 siècles d'histoire nous attendent en pleine beauté dans une ville à la fois musée et ville vivante.
Pour ce premier bloc-feuillet de quatre timbres, c'est le style du carnet de voyage qui a été choisi. Un artiste parcourt en flânant les rues, les places, les époques, dans le désordre, à l'allure du piéton, avec sa palette d'aquarelles, matériel léger et réduit qui lui permet de « croquer » rapidement quelques monuments qui ont accroché son regard, excité son imagination ou sa mémoire. Ils vont illustrer les 4 timbres et le fond du feuillet.

Le Colisée est le plus vaste de tous les amphithéâtres romains conservés, le plus célèbre et le plus beau aussi. S'il symbolise le génie créateur et l'invention technique, il reste « le symbole de la passion des Romains pour les spectacles sanglants ». Réalisé sous la dynastie flavienne : l'empereur Vespasien le commença en 72, Titus, son premier fils, l'inaugura en 80 et Domitien, son second fils, en acheva la décoration en 82, il forme une ellipse de 527 m. Il pouvait contenir quelque 50.000 spectateurs qui, selon leur rang social, prenaient place sur le podium, sur l'un des trois niveaux de gradins ou restaient debout au promenoir. Un immense velum les protégeait du soleil ou de la pluie.

La façade colorée de l'Église de la Trinité des Monts, fondée par le roi français Charles VIII, couronne le majestueux escalier de la place d'Epagne. Pour le 5ème centenaire de sa construction, un imposant programme de restauration des fresques, financé par l'administration des Pieux Établissements français à Rome, le ministère de la Culture et de la Communication et une contribution spéciale du Sénat vient d'être mené à bien. L'intérieur de l'église, qui abrite aujourd'hui le couvent des Dames du Sacré-Cœur, est composé d'une nef unique contenant: la Déposition de Croix, chef-d'œuvre de Danie1e da Volterra, élève de Michel-Ange.

C'est à la Fontaine de Trévi, que Fellini tourna la scène la plus célèbre de son film la Dolce Vita. Alimentée par l'Aqua Vergine, elle est la plus magnifique des fontaines de Rome avec ses deux tritons tirant le char ailé de Neptune. Chacun sait qu'il faut jeter dans sa vasque, en lui tournant le dos, deux pièces de monnaie: l'une pour revenir à Rome, l'autre pour réaliser un vœu...

L'admirable coupole de la Basilique Saint-Pierre d'un diamètre de 42 m, inscrit sa croix à 132,50 m dans le ciel romain. Les dimensions de la basilique du Vatican, le plus petit État d'Europe, sont colossales. Le pape Jules II, à l'aube du XVIème siècle, s'entoura de génies comme Raphaël et Michel-Ange pour laisser ce magnifique souvenir de son règne et Léon X vendit des indulgences pour aider à le terminer. La façade de la basilique avec ses 115 m de largeur et ses 45 m de hauteur, masque le dôme. C'est de la loggia centrale que le pape donne sa bénédiction « urbi et orbi ». Les statues colossales de saint Pierre et de saint Paul encadrent l'escalier et la rampe qui montent à la basilique.

En 1955, à l'occasion du second anniversaire du jumelage de Paris et de Rome, les deux capitales de la latinité, le Conseil municipal de Paris avait demandé l'émission d'un timbre-poste spécial. Il fut émis en octobre 1958. Dessiné et gravé par Albert Decaris, il représente les hôtels de ville des deux grandes cités (YT N° 1176).

Esquissés sur le fond du feuillet : la colonne Trajane dont le bas-relief en spirale, taillé dans le marbre de Carrare, raconte, en montant vers le ciel, la longue suite des victoires de Trajan sur les Daces. Les trésors du roi vaincu servirent à financer sa construction. La Bouche de la Vérité, grand disque de marbre, selon la tradition populaire, mord la main de celui qui ment, la Fontaine du Maure et le dôme de Notre-Dame de Lorette. Le Pin parasol, l'arbre de Rome, n'a pas été oublié. Tout cela, fort bien dessiné par Marc Taraskoff est réalisé avec goût et élégance.

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