Célébrités 2001 : Artistes de la chanson.
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Barbara |
Claude François |
Dalida |
Léo Ferré |
Michel Berger |
Serge Gainsbourg |
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Barbara (1930-1997) | |||
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Pianotant sur un coin de table devenu clavier imaginaire, celle qui rêvait déjà de devenir "pianiste chantante" était prête à faire vibrer les cœurs d'un public auquel elle allait tout donner. Née à Paris le 9 juin 1930, elle n'est encore que Monique Serf et, très vite, faire rire, chanter, "organiser des spectacles", semble être la préoccupation majeure de la jeune enfant qui expliquera plus tard que chanter est "une longue et très belle maladie que l'on porte en soi sans parvenir jamais à en guérir tout à fait". Et ce ne sont pas ses nombreuses opérations de la main droite qui la feront renoncer à ce rêve d'enfant. Prenant des cours au Conservatoire de Paris, elle se prête au chœur du Théâtre Mogador. Plus tard, à Bruxelles, après bien des errances, bien des batailles, elle enregistre son premier 45 tours sous le prénom de Barbara, inspiré de sa grand-mère. Elle séduit de plus en plus d'admirateurs en interprétant notamment Brassens, Brel, Ferré ou Moustaki, et n'ose tout d'abord s'avouer l'auteur de Dis, quand reviendras-tu ? A diverses reprises "vedette anglaise" à Bobino, elle y devient vedette en 1965. Plusieurs passages à l'Olympia la consacrent. Une véritable histoire d'amour est alors née avec son public, qui ne se démentira jamais. Ses chansons parlent au cœur : Gottingen, Le soleil noir, Nantes, Ma plus belle histoire d'amour, L'aigle noir..., mais aussi Sid'amour-à-mort ; car Barbara se donne pour les grandes causes, se rend dans les prisons, les hôpitaux... Le Prix de l'Académie Charles Cros puis le Grand Prix National de la Chanson lui sont décernés. Sa voix unique émeut toujours, ses paroles envoûtent. Sensualité des mots, "qui jadis avalés, engloutis, remontent douloureusement avant que je ne les exhale avec violence ou douceur dans mes chansons", nous dit l'inoubliable longue dame brune. |
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Claude François (1939-1978) | |||
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C'est à Ismaïlia, en Egypte, sur les rives du canal de Suez où travaille son père, que Claude François voit le jour, le 1er février 1939. Très tôt il accompagne les mélopées orientales sur le tarabouca. Ce petit tambour arabe éveille en lui des résonances profondes et, lorsqu'il doit fuir l'Egypte en 1956, il se retrouve à Monaco. Le jeune homme déraciné trouve la musique comme soutien. Très vite il se fait embaucher comme batteur et durant quatre ans il évoluera avec les plus grands orchestres de la Côte d'Azur. A la mort de son père, il quitte Monaco pour tenter sa chance à Paris où il s'installe avec sa maman. Deux ans plus tard, après un échec sous le pseudonyme de Kôkô, ses efforts s'avèrent payants. La France découvre Claude François avec Belles, belles, belles. Il enchaîne avec des reprises des hit-parades américains ou brésiliens, ses chansons connaissent tout de suite une immense réussite. Mélodies simples et très rythmées aux paroles tendres évoquant le bonheur, l'amour et ses vicissitudes, elles attirent les adolescents qui se sentent compris par le très populaire Cloclo. Ce dernier, entouré de ses Clodettes, galvanise littéralement les foules. Vêtu de costumes scintillants, ce danseur aux chorégraphies syncopées, véritable acrobate, comble son public, lui offrant un show complet. Twist, rythm'n'blues, disco ; rien ne lui échappe. Qui ne fredonne Donna Donna, Même si tu revenais, Viens à la maison, Comme d'habitude, Le Mal-aimé, Le téléphone pleure ou encore Alexandrie, Alexandra ? |
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Dalida (1933-1987) | |||
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Son père, italien émigré en Egypte, était premier violoniste à l'Opéra du Caire. C'est pourquoi, le 17 janvier 1933, la jeune Yolanda Gigliotti découvre le monde à Choubrah, un modeste quartier du Caire. Ses études terminées, l'adolescente rêve de gloire. Son rêve devient rapidement réalité, puisqu'elle est élue Miss Egypte en 1954. Suite à cette élection, elle obtient de petits rôles dans trois films. Entre deux prises de vues Yolanda chante. Son timbre de voix frappe un des trois réalisateurs : Marco de Gastyne qui lui suggère d'aller à Paris se lancer. Et c'est ainsi que la toute jeune Yolande devenue Dalida auditionne à l'Olympia lors d'une émission réservée aux nouveaux talents. Nous sommes en 1956, Bambino est né. La jeune star éblouit et connaît un triomphe exceptionnel. Allant de succès en succès avec notamment Gondolier, les enfants du Pirée, Itsi bitsi petit bikini ou J'attendrai, Dalida, dont la voix chaude envoûte, sait, sur un mode léger ou dramatique, traduire des sentiments profonds comme dans Avec le temps de Léo Ferré, Il venait d'avoir 18 ans de Pascal Sevran ou encore Gigi l'amoroso. Ces deux dernières chansons obtiennent d'ailleurs l'Oscar mondial du succès du disque et sont n° 1 dans douze pays. Toute la carrière de Dalida se voit ponctuée de prix dans de nombreuses nations. Elle est la première femme à se produire au Palais des Sports en 1980. En 1986, Dalida retourne en Egypte tourner le film de Youssef Chahine Le sixième jour où elle incarne le rôle de Saddika. Toute la critique unanime saluera sa performance de tragédienne. Les Cairotes, venus nombreux acclamer "el negma", "l'étoile", lors du tournage, sont fiers de la petite Calabraise d'Egypte. Plus de dix ans après sa disparition, la sensualité rauque de sa voix, son accent italien, sa présence théâtrale sur scène, ne sont pas oubliés. Dalida, artiste de grand talent, était aussi une femme en quête de vérité. Aujourd'hui, son buste orne une place de Montmartre qui porte son nom. |
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Léo Ferré (1916-1993) | |||
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Né le 24 août 1916 à Monaco, Léo Ferré suit des études secondaires à Bordighera en Italie avant de venir faire son droit à Paris. Speaker et pianiste à Radio Monte-Carlo à la fin de la guerre, le jeune Léo est passionné de musique et de poésie. Il écrit des textes avec Jean-Roger Caussimon, un poète dont il deviendra l'ami, chante dans des cabarets et enregistre ses premiers disques, cependant que Catherine Sauvage chante Paris canaille ou L'homme sur toutes les ondes. Apollinaire lui inspire L'oratorio de la Chanson du mal-aimé. S'il écrit bon nombre de textes à succès comme Jolie même, C'est extra, Les poètes, Les artistes, Les musiciens, l'âge d'or, Avec le temps, Léo offre de multiples visages. Amoureux de poésie, il contribue à la mettre en lumière, affirmant que si elle s'imprime, elle se chante également. Ses versions interprétées des œuvres de Villon, Verlaine, Rimbaud, Apollinaire, Aragon ou Baudelaire ont permis l'approche poétique d'un public élargi. Léo Ferré crée deux opéras, La vie d'artiste et L'opéra du pauvre. Il écrit. Textes en prose à caractère philosophique, poèmes, roman. Si son œuvre littéraire varié est considérable, il pratique avec un égal bonheur la composition musicale ou l'interprétation. Pour lui, le phrasé semble devoir être musical, quel qu'en soit le motif. Audace ou insolence de l'image, révolte, douleur, cynisme, ironie acerbe : tout l'œuvre de Léo affiche un goût prononcé pour ce qui pourrait être apparenté à de la provocation ou de la subversion. Il en va ainsi dans le choix qu'il fait des poèmes des Fleurs du Mal de Baudelaire ou dans Monsieur Tout-Blanc, ou Graine d'Ananar. Ses nombreux passages dans de grandes salles, l'obtention du Prix de l'Académie Charles Cros, jalonnent la carrière de celui qui disait : |
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"Poète, prend ton vers et fous-lui une trempe.
Mets-lui les fers aux pieds et la rime au balcon". |
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Michel Berger (1947-1992) | |||
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Michel Berger, né en 1947 à Paris, s'avère l'un des plus jeunes auteurs compositeurs interprètes de la chanson francophone. A 16 ans, en 1963, il enregistre son premier disque qui le révèle à lui-même, alors qu'il poursuit tenace, des études supérieures, avec à la clé, l'obtention d'une maîtrise de philosophie. Producteur, directeur artistique, il connaîtra sa première consécration publique avec Message personnel qu'il écrit pour Françoise Hardy en 1973, puis avec les albums qu'il réalise pour sa femme France Gall. Le succès se confirme en 1978 avec l'opéra rock Starmania dont il est le compositeur éclairé. En 1980, il est enfin honoré par le succès en tant qu'interprète avec son album Beauséjour dans lequel figurent La groupie du pianiste et Quelques mots d'amour. Dès lors, il enchaîne les succès pour France Gall et pour lui-même en alternance. En 1985, il écrit et compose l'album Rock'n'roll attitude pour Johnny Halliday, lui offrant ainsi une renaissance et une crédibilité neuve. Il poursuit son œuvre musicale avec un souci constant d'innovation et un sentiment d'osmose avec son époque. De La légende de Jimmy à la version anglaise de Starmania, Tycoon jusqu'à son dernier album Double jeu qu'il enregistre en duo avec France Gall. Sa disparition brutale laissera bon nombre de projets inaboutis. Michel Berger reste l'un des artisans à avoir offert à la pop française ses lettres d'art majeur. Compositeur sur le point d'entrer au panthéon classique, il laissera l'empreinte d'un humaniste doué d'une élégance subtile. |
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Serge Gainsbourg (1928-1991) | |||
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L'artiste aux nombreuses vies, ce fils d'émigrés russes, naît à Paris le 2 avril 1928 sous le nom de Lucien Ginsburg. Le jeune Lulu étudie tout d'abord l'architecture aux Beaux-Arts. Très vite il devient, comme son père, pianiste de bar et écrit ses premières chansons sous des pseudonymes. Dès 1958, il obtient le Prix de l'Académie Charles Cros pour son premier disque Le poinçonneur des Lilas. Auteur compositeur interprète, Serge Gainsbourg laisse souvent la voix d'autres interprètes populariser ses chansons. Entre autres : Michèle Arnaud, Patachou, Juliette Gréco et La Javanaise, France Gall et Poupée de cire, Poupée de son ou Les sucettes, Bardot dans Harley Davidson, Pétula Clark et La Gadoue, ou encore Régine et Les p'tits papiers, mais aussi Jane Birkin pour laquelle il ne cessera d'écrire. Jazz, rythmes africains, pour Couleur café; ou New York USA, blues ou reggae, pop ou funk, attirent ce mélomane sensible et prolifique qui se disait "poète majeur d'un art mineur". Génie de l'adaptation, humour, sens de la dérision n'ont pas manqué à celui qui, toujours, pratique le calembour, l'onomaHautée, l'allitération ou le paradoxe. "Gainsbarre" se plaît à innover ; aucun néologisme ne lui fait peur. Il brise les structures linguistiques trop rigides, insufflant à la phrase une mélodie nouvelle. Parfois misogyne, parfois amer, Serge Gainsbourg a très souvent aimé se montrer sous un jour désabusé, décadent ou provocateur, proposant une version sulfureuse de La Marseillaise ou Lemon incest. À travers un personnage parfois excessif, caricatural ou corrosif, Serge Gainsbourg, ce poète, proche de Raimbaud, Baudelaire, Mallarmé, des dadaïstes ou des surréalistes, sut être le magicien des mots ainsi qu'une immense figure de la chanson française. Doué d'un ascendant hors du commun, il fut le leader de ceux pour qui l'anti-message était bien la forme du message. |
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