Célébrités 2005 : Romans de Jules Verne.
Le Tour du monde en 80 jours Vingt mille lieues sous les mers Voyage au centre de la Terre De la Terre à la Lune Michel Strogoff Cinq semaines en ballon

Le Tour du monde en 80 jours

Avec Le Tour du monde en quatre-vingts jours, Jules Verne lance un défi au temps. Aller toujours plus vite est l'exploit de Phileas Fogg, cet Anglais excentrique, modèle du gentleman, joueur, bien éduqué, maître de ses gestes et de ses sentiments, maniaque de la précision qui compte ses pas comme ses mouvements et dont Jules Verne se gausse.
Ici, rien ne peut être pris au sérieux, faute de temps, sauf lorsqu'une jeune femme, dans la jungle indienne, promise à ses bourreaux, doit être sauvée des flammes d'un sacrifice humain. Mais aussitôt la comédie reprend, entraînée par le domestique de Phileas Fogg, un Français, "un vrai Parisien de Paris", précise Jules Verne, ancien pompier et acrobate, Jean Passepartout! Ce que l'un est en réserve, l'autre l'est en expression directe, ce que l'un est en mesure, l'autre est en exubérance, l'un est mécanique, l'autre est physique, l'un dans la tradition de Shakespeare, l'autre de Molière. La belle Aouda, sauvée dans la jungle sera la vraie récompense des exploits de Phileas Fogg et, au terme des quatre-vingts jours, lui offrira l'amour.
Le roman paraît en feuilleton dans le quotidien Le Temps et l'engouement est tel que les correspondants des journaux étrangers à Paris en câblent la traduction à leurs rédactions.
Paris, Brindisi, Le Caire, Bombay, Calcutta, Yokohama, San Francisco, New York, Liverpool... les premiers trains transcontinentaux et les lignes transatlantiques, mais aussi le char à voile et, en cas de panne, les chevaux et même un éléphant sont mis à contribution.
Après Phileas Fogg et son pari en quatre-vingts jours, beaucoup tentent de battre ce record dans la réalité. Parmi les plus célèbres, la journaliste américaine Nelly Bly qui s'arrête à Amiens pour saluer Jules Verne et bat en 1889 le record en soixante-douze jours.

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Directeur de centre internationnal Jules Verne

Vingt mille lieues sous les mers

Pour conquérir les fonds sous-marins, Jules Verne imagine une machine merveilleuse, le Nautilus, mais aussi un personnage extraordinaire, le capitaine Nemo.
Homme d'action, idéaliste téméraire et obstiné, Nemo - qui signifie Personne en latin - vient de nulle part. Il a rejeté la société civilisée et vit au fond des mers. Attaché à l'indépendance et à la liberté absolue de conscience, il personnifie le héros contemporain. Maître de soi et de son destin, maître des cinq septièmes de la planète que représentent les mers, il est l'archétype humain d'un monde lancé dans de grands changements. Au-delà des techniques et de la science, l'écrivain fonde, avec le capitaine Nemo, une représentation du bien et du mal dont son héros nous livre une vision nouvelle, La devise du Nautilus, Mobilis in mobili, mobile dans l'élément mobile, traduit un monde où la science introduit la connaissance mais aussi l'incertitude d'un mouvement continu dont la mer est le symbole. Quatre ans seront nécessaires à Jules Verne pour venir à bout de ce monde nouveau qu'il invente à partir de la documentation qu'il a accumulée. Les premières expériences de plongées sous-marines et sa bonne connaissance de l'électricité lui permettent de conduire le lecteur où nul avant lui n'était allé, Images merveilleuses, calmars géants, baleines et cachalots, visions sous-marines sorties des rêves emportent le lecteur au-delà du réel. Le Nautilus fait deux fois le tour du globe, échappant à toutes les chasses. Toutes les marines du monde pensent avoir affaire à un monstre inconnu qu'un phénomène particulier a fait remonter des profondeurs.
Lorsque le roman se termine, le lecteur seul sait qu'il s'agit d'un sous-marin et Jules Verne ne livre le secret de Nemo qu'à la fin d'un autre roman dont son personnage est à nouveau le héros, L'Île mystérieuse.

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Voyage au centre de la Terre

Voyage au centre de la Terre, second roman de Jules Verne, nous entraîne dans l'univers mystérieux d'un minéralogiste, amateur de vieux manuscrits, le professeur Otto Lidenbrock. Cet érudit de Hambourg utilise sa connaissance des langues et des idiomes pour décrypter un texte du XVIème siècle rédigé en caractères runiques. C'est le secret de la porte d'accès au centre de la terre: le cratère du volcan islandais, le Yocul Sneffels.
Fidèle aux théories de Humphry Davy développées en 1825, le professeur Lidenbrock ne croit pas, contrairement à son neveu Axel, que la chaleur augmente à mesure que l'on s'enfonce dans les profondeurs. Pour en faire la démonstration à son neveu, il l'embarque avec lui pour l'Islande, où tous deux descendent dans le cratère du volcan, accompagnés d'un guide. Après la traversée des couches volcaniques et siluriennes, dans les schistes, les gneiss, les micaschistes, parmi ces trésors striés d'or et de platine que "les bouleversements des premiers jours ont enfouis dans les entrailles du globe", Otto Lidenbrock et son neveu parviennent aux rives d'un océan souterrain: des champignons hauts de dix mètres, des Mastodontes gardés par un géant de quatre mètres, des dinosaures, Proto-pithèques et Anoplotherium des premiers âges, des monstres marins vivent ici comme au temps préhistorique... C'est une féerie, un voyage entre rêve et réalité. Après avoir traversé l'océan au risque d'être broyés par les monstres géants, les voyageurs audacieux sont ramenés à l'air libre sur un radeau de fortune poussé par une éruption du Stromboli. Parti dans le froid du Nord, c'est sous les oliviers que se termine leur voyage extraordinaire.

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De la Terre à la Lune

Pour écrire son double roman lunaire: Jules Verne étudie la balistique, l'astronomie, l'histoire des planètes et toutes les légendes attachées à la lune. Il est tellement sûr de lui qu' il se permet de remarquer que ses aînés, Alexandre Dumas père, dans son Voyage à la Lune et Edgar Poe dans l'Aventure sans pareille d'un certain Hans Prall ont transgressé "les lois les plus élémentaires de la physique et de la mécanique".
De fait, le double roman lunaire de Jules Verne est un chef d'œuvre d'anticipation. Exactement cent ans avant les premiers pas de l'homme sur la Lune, Jules Verne imagine les conditions de l'exploration de l'espace proches de la réalité. Certes, il n'invente pas la fusée et la remplace par un canon lanceur, mais il le situe en Floride où s'implantera le site de Cap Canaveral. Son obus lunaire est l'équivalent de la capsule spatiale et son vol est suivi par un télescope géant sur le mont Palomar. La nourriture embarquée est lyophilisée et si la bouteille de Bourgogne est de mise, et le coq et la poule semblent une blague bien gauloise, le chien Satellite, lui, rappelle bien la première chienne embarquée par les astronautes russes, Leika. Si la capsule n'alunit pas, Jules Verne nous fait observer avec une minutie scientifique la lune dont elle fait le tour, le lac des Songes, la mer de la Sérénité, le lac des Morts... avant de revenir sur terre.
Comme cent ans plus tard, les trois astronautes terminent leur course en retombant, vivants, avec leur capsule dans la mer.
Pour le héros de cette aventure, Jules Verne s'inspire de son ami le célèbre photographe Nadar, personnage excentrique et conquérant des airs avec son ballon le Géant. Pour la poudre et le canon lanceur, Jules Verne s'inspire des artilleurs américains de la guerre de Sécession, inventeurs des plus puissants canons de leur temps.

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Michel Strogoff

Le grand roman russe de de Jules Verne plonge le lecteur dans l'univers de la guerre. La Russie du tsar est attaquée par les Tartares qui ont rallié l'ensemble des tribus musulmanes du sud de l'Empire. La ligne du télégraphe est coupée. De Moscou, un courrier est dépêché vers la capitale de la Sibérie orientale, Irkoutsk. C'est un trajet de 5.600 kilomètres qu'il faut effectuer dans un pays qui, passé la Volga et l'Oural, est plongé dans le chaos. La mission est confiée à un Sibérien, Michel Strogoff. Déguisé en marchand, et malgré l'urgence de sa mission, il prend en charge une jeune femme qui veut rejoindre son père exilé, Nadia. Tout semble immense dans ce vaste territoire, les fleuves nombreux qu'il faut descendre ou traverser, les montagnes, les marais... et partout rôde le danger tartare. La rencontre fortuite de Strogoff avec sa mère le démasque.
Ils sont faits prisonniers et pour éviter que sa mère ne soit battue à mort, Strogoff se dénonce. Jugé comme espion par l'émir Féofar khan, ses yeux sont brûlés par un sabre chauffé à blanc. Désormais aveugle, il est abandonné et poursuit sa mission et son parcours d'épreuves guidé par Nadia. Débute alors la marche mythique d'un aveugle dans un pays en guerre, il est le nouvel Œdipe, et Nadia la nouvelle Antigone. D'une guerre imaginaire fondée sur les tensions entre les régions du Caucase et l'Empire, Jules Verne brosse une épopée sur le ton d'une tragédie antique.
Au terme de cette chevauchée du feu et du froid, de la cruauté et de la barbarie, Strogoff démasque le traître Ogareff et retrouve aussi la vue: en pleurant sur sa mère au moment où la lame incandescente passait devant ses yeux, ses larmes les ont protégés et Jules Verne s'attache à démontrer que la science peut expliquer de tels miracles.

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Cinq semaines en ballon

Cinq semaines en ballon est le premier roman édité de Jules Verne. Lorsque le jeune écrivain propose son manuscrit à Pierre-Jules Hetzel, éditeur célèbre et militant républicain engagé, il ne se doute pas encore que le roman scientifique, ce genre qu'il est en train d'inventer, va lui ouvrir les portes d'un succès immense. L'éditeur Hetzel jauge son interlocuteur et se dit qu'il vient peut-être de rencontrer l'auteur capable de réaliser son grand projet: diffuser les connaissances historiques, scientifiques et la morale laïque par des aventures destinées à un large public. Ce sont précisément les qualités du manuscrit qu'il tient entre les mains, l'histoire d'un explorateur qui traverse l'Afrique en ballon.
Après de minutieux préparatifs, Samuel Fergusson embarque son matériel pour l'île de Zanzibar au sud-est de l'Afrique d'où il s'envole pour le Sénégal, vers l'ouest, avec un ami et un domestique pour visiter les régions que les expéditions terrestres n'ont jamais atteintes avant lui.
Après le survol des sources du Nil, confirmant leur origine au lac Ukéréoué, ainsi que Speke les avait annoncées sans les voir, le Victoria survole la Montagne-Tremblante et au delà pénètre des régions jusque-là inexplorées par les Européens. Jules Verne décrit leur population, la faune, la flore et les richesses géologiques qu'il puise dans une documentation précise. Après cinq semaines de péripéties, l'enveloppe du ballon déchirée, le Victoria tombe dans le fleuve Sénégal et sombre dans les cataractes de Gouina. Ses passagers atteignent le rivage à la nage. Leur exploit est relayé dans la presse mondiale et le roman, dès sa parution, obtient un succès qui permet à Jules Verne de signer son deuxième contrat avec l'éditeur Hetzel.

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