La France à voir.

Avec cette nouvelle série de « Portraits de régions », c'est à nouveau au timbre qu'il appartient de nous montrer en images que la France demeure « un pays de pays », comme l'a écrit l'historien Fernand Braudel.

De ces « pays », le timbre nous fait découvrir ou redécouvrir les sites touristiques remarquables : la plage d'Étretat sur la côte d'Albâtre du pays de Caux, le formidable désert de la Dune du Pilat du pays d'Aquitaine, les eaux calmes et limpides du lac d'Annecy de la Haute-Savoie, les mystérieux champs mégalithiques de Carnac en Bretagne, pays de la pierre, les fameux quais de la Seine de la capitale de la France....

Mais il n'oublie pas les architectures locales plus modestes, toujours témoins originaux du cadre de vie et des activités des hommes : le lavoir, le pigeonnier, les bories, les maisons de Sologne et le phare du Stiff de l'île d'Ouessant, œuvre de Vauban.




Les falaises d'Étretat

C'est un site vraiment extraordinaire que nous offre le littoral du pays de Caux en déroulant ses falaises de craie (du même type que les blanches falaises de Douvres), hautes de 100 mètres, sans cesse érodées par les assauts de la mer! La plage de galets d'Étretat - en saxon « ville de l'ouest » - est encadrée par les plus monumentales, les plus belles et les plus célèbres. Elles se dressent semblables aux murs d'une forteresse pour défendre la terre normande. Ajoncs, orchis pourpres et véroniques bleues poussent dans leurs failles. Des sentiers conduisent à leur sommet.

D'un côté, c'est la falaise d'Aval qui limite la plage. Son arche sculptée par la mer fait face à la fameuse Aiguille, repaire d'Arsène Lupin, qui s'élève d'un seul jet à 85 mètres au-dessus de la mer. De l'autre côté, la plage se prolonge par la falaise d'Amont que surmontent le monument à la gloire des aviateurs Nungesser et Coli ainsi qu'un musée en souvenir de leur courageuse et dramatique tentative de traversée de l'Atlantique, en 1927, pour relier Paris à New York sans escale.


Le lac d'Annecy

Dans un merveilleux décor de montagne, bordée de forêts, la longue tache bleu-vert du lac d'Annecy aux eaux calmes et limpides s'étend sur 2.800 hectares. Ce lac de Haute-Savoie, deuxième lac naturel de France par sa superficie, possède la réputation d'être le lac le plus propre de France. Il est l'un des fleurons du tourisme alpin, connu pour ses nombreuses activités nautiques; il attire les amateurs de voile et de plongée.

Il se trouve divisé en deux : au nord, le Grand Lac dont la profondeur maximale est de 64 m et au sud, le Petit Lac, dont la profondeur maximale atteint 55 m. Diverses espèces de poissons y vivent. Torrents, pluies et sources assurent son alimentation. Bon nombre de peintres Sont traditionnellement attirés par la lumière particulière et changeante qui se reflète dans ses eaux.


Les mégalithes de Carnac

Pays de la pierre, la Bretagne nous offre, situés au sud du Morbihan, les mystérieux et impressionnants champs mégalithiques de Carnac. Les quelque 3. 000 menhirs installés sur la lande, aux abords de la ville (alignements du Menec, de Kermario, de Kerlescan) font de Carnac l'un des sites préhistoriques les plus importants du monde. Le musée de la Préhistoire, situé dans un ancien presbytère, au cœur de la ville, expose l'une des plus riches collections et retrace l'évolution de l'homme en Bretagne depuis le Paléolithique (45.000 ans avant Jésus-Christ) jusqu'au Moyen-Âge.


Maison solognote

Brique et colombages de bois sont les matériaux de construction de la maison d'habitation de cette Sologne de la chasse dépeinte dans son œuvre par Maurice Genevoix. Et particulièrement dans Raboliot ou l'auteur met en scène un pittoresque braconnier de la Sologne des landes (une Sologne située à l'est de la Sologne des étangs), aux sols sableux autrefois cultivés et boisés, laissés à l'abandon et dont genêts et bruyères ont pris possession. On chasse en Sologne depuis plus de mille ans et la chasse est « gravée » dans les paysages...


Pigeonnier

A l'origine, sa construction était un privilège seigneurial. De nombreuses fermes construisirent avec grand soin leur pigeonnier dès l'an 1300. Il représentait la richesse de l'exploitation. Les pigeons fournissaient leurs fientes, la colombine, le meilleur engrais des terres au Moyen-Âge. Très appréciés pour leur chair, les pigeons étaient utilisés occasionnellement comme messagers.

Dans le Lot-et-Garonne, on a compté quelque 6.000 pigeonniers dont les formes sont extrêmement variées. Ils sont parfois intégrés à d'autres bâtiments, accolés à un corps de ferme ou bien ils surmontent un porche. Ils peuvent aussi être isolés sur un plan rond, carré ou hexagonal, de plain-pied, sur arcades ou sur piliers de pierre.


Le phare de Stiff

Avec le phare du Stiff, le timbre rend hommage au seigneur de Vauban (1633-1707) qui, par ses ouvrages, aura marqué de son génie le territoire français. Entre 1683 et 1700, Vauban décide d'élever deux tours tronconiques en granit (on peut toujours les identifier dans l'architecture de l'édifice), au sommet de l'impressionnante falaise du Stiff, point culminant de l'île d'Ouessant, pour assurer la sécurité des vaisseaux qui, venant du large, s'apprêtent à entrer dans la Manche.

Le phare s'élève à 323,40 mètres au-dessus du sol et à 89,10 mètres au-dessus des hautes mers. Sa portée lumineuse est de 24 milles (environ 44 kilomètres). Ses feux émettent deux éclats rouges toutes les 20 secondes. Depuis 1978, une tour radar l'accompagne dans sa surveillance de la Manche. Non gardienné, il est automatisé et télé-contrôlé depuis Le Créac'h.


Lavoir

Souvent « sauvés » de justesse, les lavoirs aux eaux dormantes ou tumultueuses, toujours liés à une source ou à un cours d'eau, ont été réparés et fleuris... Ils sont devenus la fierté et le patrimoine des villages. Construits en pierre, à ciel ouvert ou couverts en bois et tuiles au cours du XIXème siècle, ils évitaient aux femmes d'aller à la rivière. On les trouve installés sur les places, bien en évidence, ou cachés dans un site exceptionnel.

Chaque lavoir à son histoire. Leurs architectures sont nombreuses et diverses. Elles ont souvent suivi les modes du temps, en perdant leur lien avec les traditions locales de maçonnerie, de charpente, de couvertures. Mais les lavoirs rappellent toujours les grandes lessives aux cendres dont leur fameuse dernière journée du rinçage, quand les lavandières à genoux, battoir en bois à la main, bavardaient et chantaient le bonheur de se retrouver ensemble.


La dune du Pilat

Située à la Pointe du Cap-Ferret, face à la dune marine du Banc d'Arguin, réserve ornithologique intégrale, la dune du Pilat, la « Grande Dune », formidable désert de sable de 114 mètres de haut, 2.700 m de long, 500 de large et 60 millions de m³ de sable, domine le bassin d'Arcachon. C'est une curiosité naturelle unique en Europe et qui demeure le site le plus fréquenté du littoral girondin (plus d' un million de visiteurs par an). Elle à été classée « Grand site national » en 1978.

C'est une dune vive, de formation relativement récente : elle ne mesurait que 35 m de haut en 1855. Son origine serait due à la destruction d'un énorme banc de sable qui s'étirait au XVIIIème siècle en avant de la cote actuelle et aussi à l'apport constant de ce sable fin d'origine marine apporté par le vent sur près de 3 km de long, et qui s'y inscrit en rides régulières. On accède à son sommet par une passerelle et un escalier de 190 marches. Il vaut mieux gravir la Dune au coucher du soleil, parce que la montée sera alors moins pénible et la vue n'en sera que plus belle.


Quais de Seine

Ce fleuve d'ou vinrent Barbares et Vikings, enjambé par trente ponts, deux passerelles et un viaduc (Austerlitz), offre, avec ses quais classés au Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1988, l'une des plus agréables promenades parisiennes.

On peut les parcourir depuis le jardin des Plantes jusqu'à la tour Eiffel, et quai aux Fleurs pour les amoureux des plantes, quai Saint-Bernard devenu un beau musée de la sculpture en plein air, berges de l'île de la Cité et de l'île Saint-Louis, quais des Tuileries et du Louvre demeurent, sans conteste, l'enchantement des rêveurs, des poètes, des photographes, des peintres et des flâneurs du monde entier.

Tout en longeant les étals pittoresques des bouquinistes, originales librairies en plein air, on peut admirer l'ile de la Cité, centre de la ville, la majestueuse cathédrale Notre-Dame, symbole de sa longue histoire et chef-d' œuvre d'architecture gothique, Saint-Julien-le-Pauvre, le Petit Pont et découvrir les hôtels particuliers de l'île Saint-Louis, la Tour d'Argent, l'Institut du monde arabe. En été, entre juillet et août, Paris transforme ses berges en plages ou l'on peut bronzer sur le sable, à l'ombre des palmiers.


Borie

Au détour des sentiers ou au milieu des terres, les Bories, constructions qui datent du Néolithique, offrent leurs silhouettes rondes, carrées ou rectangulaires. Ce sont des maisons entièrement en pierre sèche, sans une seule poutre de bois.

Construites par les bergers et les paysans, ces typiques constructions de pierres arrachées au sol de calcaire et de molasse des montagnes du Lubéron et des Monts du Vaucluse, sont devenues l'emblème du Parc naturel régional du Lubéron, dès sa création en 1977. Il en a répertorié 1.610 sur 11 communes en Vaucluse dont deux datant de 1643 et 32 du XIXème siècle.

La construction de ces « mauvaises cabanes » (c'est leur nom en provençal), un empilement de pierres sèches non jointées, ne résulte pas d'une improvisation, mais bien au contraire nécessite une technique complexe respectant des règles très précises pour assurer la stabilité de l'ensemble et éviter le phénomène de l'effondrement du « château de cartes » .

Le choix des pierres est essentiel : sèches, les plus volumineuses servant aux fondations, les plus légères assemblées selon un strict positionnement servant à élever un mur pouvant atteindre 2 mètres. Voila un ensemble architectural qui défie les lois de l'équilibre avec notamment ses toitures en encorbellement !


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