La France à voir.
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La série de « Portraits de régions », inaugurée en 2003, avec ses deux volets « France à voir » et « France à vivre », nous conduit à présent, toujours en bloc de dix timbres, à découvrir ou à redécouvrir, de timbre en timbre, des sites naturels classés qui, le plus souvent, font l'objet d'une protection particulière. Il s'agit du Marais poitevin, site parmi les plus riches de France dont la préservation est un enjeu d'avenir pour la planète, de la Côte de Granit rose, ce miracle géologique déroulant sur 15 kilomètres les paysages les plus étonnants de la Bretagne nord et, sur l'Île de La Réunion, de la sauvage grandeur du cirque de Mafate, paradis des randonneurs. Toujours déclinée par région, cette série nous ouvre aussi les yeux sur les grands trésors du patrimoine qui illustrent notre histoire. Il s'agit, cette fois, de Vezelay de la région Bourgogne, de Honfleur en Normandie, de Sarlat en Périgord, de la Petite France de Strasbourg en Alsace, du féerique château d'Ussé de la région Centre, de l'étonnant et très « branché » quartier du Marais à Paris. Sans pour autant oublier les témoins plus modestes de l'activité des hommes, tel ce moulin de Cugarel du département de l'Aude, survivant des 32 moulins qui tournaient autour de Castelnaudary.
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Le moulin de Cugarel |
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Il est le plus connu et le plus célèbre du Lauragais, petit pays implanté au croisement des départements de l'Aude, de la Haute-Garonne et du Tarn où soufflent les vents d'Autan et de Cers tant appréciés des meuniers pour avoir, pendant des siècles, fait fonctionner les moulins à vent. Le moulin du Cugarel (surnom de l'avant dernier meunier qui l'exploita), construit au 17ème siècle, appartient à Castelnaudary. Il est le survivant des 32 moulins qui tournaient autour de la ville au 18ème siècle, et de la douzaine encore existants vers 1900. Abandonné en 1921, entièrement restauré en 1962, avec le mécanisme d'un autre moulin aujourd'hui détruit, construit tout en pierre, il est ouvert à la visite. Les meules et les mécanismes en font le « moulin farinier » type du Lauragais. |
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Le château d'Ussé |
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Blanche silhouette élancée sur fond de verdure surplombant l'Indre, le château évoque irrésistiblement la Belle au bois dormant, dans un paysage de conte de fées. Situé à la lisière de Chinon, sur la commune de Rigny-Ussé (Indre-et-Loire), ce joyau est orné de tours à mâchicoulis, de tourelles, de hautes cheminées, de toitures pointues et de lucarnes, avec terrasses et « jardins à la française », dessinés par Le Nôtre. Construit au milieu du 15ème siècle par une illustre famille tourangelle sur les ruines d'une forteresse féodale en bois, il va devenir résidence d'agrément, changer souvent de propriétaires (dont le gendre de Vauban, ami de Charles Perrault !). Depuis la fin du 19ème siècle, il appartient aux comtes de Blacas. On peut, en partie, le visiter, admirer mobilier et œuvres d'art. Une chapelle, dans le parc, contient une Vierge en faïence de Luca Della Robbia (15ème siècle) et une série de tapisseries d'Aubusson (17ème siècle). Le long du chemin de ronde du donjon, des vitrines racontent l'histoire de la princesse Aurore, de la fée Carabosse et du Prince charmant. Ussé accueille chaque année une exposition de costumes anciens. |
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Vézelay |
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Toute la colline et la basilique de Vezelay (Yonne - Région Bourgogne) sont inscrites par l'UNESCO au patrimoine mondial de l'humanité depuis 1979. « La colline éternelle » fut le lieu de pèlerinage par excellence. Le 5 F lilas « Vezelay » dessiné et grave en taille-douce par René Cottet (Yf 759) émis en 1946, dans la série Sites et monuments, a pour titre : « Vezelay lieu de départ de la 2 croisade, fin juillet 1146 ». Lieu de rassemblement aussi de ceux qui cheminaient vers Saint-Jacques de Compostelle, et aboutissement du voyage pour ceux qu'attiraient les reliques de Sainte Marie-Madeleine. La basilique Sainte-Madeleine, église monastique du 12ème siècle, est un chef-d'œuvre de l'art roman bourguignon, tant par son architecture que par ses chapiteaux et son portail sculptés. La façade restaurée (1840) par Viollet-le-Duc est flanquée de deux tours d'inégale hauteur. Vezelay fait partie des « Plus beaux villages de France », (association créée en 1982). On peut y voir une maison d'écrivain : la Maison de Jules Roy et son jardin, le musée de l'œuvre de Viollet-le-Duc, le musée Zervos-Maison de Romain Rolland, la Maison du Visiteur et le musée de la Porte Neuve proposant une réflexion philosophique sur l'homme moderne. |
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Honfleur |
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Située aux portes du Pays d'Auge et de la Côte Fleurie, rendez-vous des écrivains et des artistes, Honfleur l'Hollandaise (Calvados-Normandie), au nom prestigieux imprégné de nostalgie, est un lieu de séjour idéal. De l'enceinte de son passé « corsaire », il ne reste que la porte de Caen (16ème siècle). Ses ruelles sont pittoresques, et des maisons hautes et étroites se dressent au cœur d'un secteur sauvegardé de 37 hectares, créé en 1974. La chapelle Notre-Dame de Grâce dominée par un étonnant campanile fut le centre d'un pèlerinage populaire. Rue de la Ville, on trouve deux greniers à sel aux magnifiques charpentes du 17ème siècle. Parmi les « incontournables » : le musée d'histoire locale et d'art populaire du Vieux Honfleur, le très riche musée de peinture Eugène Boudin et, ouvertes en 1998, les Maisons Satie qui proposent un parcours scénographique et musical en hommage au compositeur Erik Satie, né à Honfleur en 1866. |
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La côte de granit rose |
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De Trebeurden à Perros-Guirec, la Côte de Granit (quartz, mica et feldspaths) déroule sur 15 kilomètres des roches d'une couleur rosée aux formes extraordinaires. C'est Tregastel (Côtes d'Armor-Bretagne) qui inaugure l'extraordinaire succession de ces rochers formés il y a plus de 200 millions d'années, et que le vent, le sel, la pluie, le gel ont sculptés, offrant les paysages les plus étonnants sous les lumières changeantes de la Bretagne. Chaque année, les chaos de Ploumanac'h, énormes blocs aux formes souvent évocatrices, sont visités par des milliers de visiteurs. La commune de Perros-Guirec avec la participation du Département, de la Région et du Conservatoire du littoral, membre de l'Union Mondiale pour la Nature (UICN) a du mener un programme de réhabilitation pour enrayer la dégradation des landes littorales que le passage des nombreux visiteurs avait dégradées. |
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Sarlat-la-Canéda |
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Sarlat (Dordogne), capitale du Périgord noir, pays des loups et de Jacquou le Coquant, a conservé son intégrité. Paradis des cinéastes et des amateurs d'art dramatique, ses ruelles fourmillent de portes sculptées, d'arcades, de fenêtres à meneaux, de passages voûtés, de maisons bâties d'un beau calcaire ocre... Sa seule rue moderne, « la traverse » coupe la ville comme un coup de sabre. Cathédrale mi-Gothique mi-Renaissance, maison de La Boétie, l'ami cher à Montaigne, célèbre lanterne des morts à la toiture en forme de pomme de pin, hôtel de Maleville aux deux façades très différentes, superbe hôtel Plamon, tour du Bourreau, hôtel de ville du 17ème avec un drôle de lanternon : chaque recoin, chaque escalier, chaque tourelle est une découverte. Sarlat, ville d'art et d'histoire, parait hors du temps. Mais n'est-elle pas aussi la Capitale de la noix et du foie gras ? |
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Le Marais - Paris |
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Ce quartier, qui recouvre la partie méridionale du 3ème arrondissement et la quasi-totalité du 4ème, séjour sauvegardé par une loi depuis 1965, fut effectivement un marais. Des terrains potagers remplacèrent les marécages, jusqu'au jour ou la noblesse s'empara des lieux et les couvrit de somptueux hôtels particuliers. L'hôtel Carnavalet (Renaissance) est devenu un musée renfermant route la mémoire de Paris, l'hôtel Salé abrite le musée Picasso, et l'hôtel de Soubise, le musée de l'histoire de France... Le joyau du quartier est la place des Vosges dont Henri IV décida la construction en 1605. Au 17ème siècle, cette place Royale s'appelait la Place. Elle était le centre du Paris aristocratique, le séjour d'élection de la noblesse et de la riche bourgeoisie, « le foyer du bel esprit et de la galanterie ». C'est en 1800 qu'elle sera baptisée place des Vosges, en l'honneur du département qui fut le premier à payer contribution. La rue des Rosiers, symbole de l'histoire juive du Marais, est l'une des plus connues du quartier. |
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La petite France - Strasbourg |
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Les rues de la Monnaie et des Dentelles conduisent à la Petite France, ce quartier typique, bien conservé et cher aux Strasbourgeois. Il tire son charme de ses étroites ruelles, de ses canaux (vraie Venise du nord), de ses nombreuses maisons à colombages en superbe état. Autrefois quartier des métiers pour lesquels l'eau était indispensable (pécheurs, tanneurs, meuniers), cette Petite France ou tournaient les moulins de Strasbourg, doit son nom à l'hôpital installé pour les soldats de François 1", atteints du « mal français » (la petite vérole). Et l'enchantement demeure jusqu'au pont Saint-Martin d'ou l'on peut admirer les maisons se reflétant dans l'eau, le bateau-lavoir sur l'Ill, et choisir l'un des restaurants pour déguster une flammeküeche... |
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Le marais poitevin |
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Reconnu « Patrimoine Biologique International et d'Intérêt Majeur », le Marais poitevin des Deux-Sèvres est la 2ème zone humide de France après la Camargue, la 5ème zone humide d'Europe par sa superficie et un site unique dans un climat très favorable. Situé aux confins de trois départements (Vendée, Deux-Sèvres, Charente-Maritime) et deux régions administratives (Poitou-Charentes et Pays de la Loire), il s'étend sur plus de 100.000 ha. Il constitue un ensemble d'une grande richesse écologique et abrite des espèces protégées par la Convention de Berne de 1982 relative à la conservation de la vie sauvage. Il accueille 250 oiseaux, 44 espèces de mammifères dont la loutre et le vison d'Europe, 23 espèces d'amphibiens et de reptiles, 32 espèces de poissons (dont l'anguille) et plus de 700 espèces de la flore sauvage. |
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Le cirque de Mafate - La Réunion |
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Synonyme de difficulté d'accès, d'isolement, de monde énigmatique, le cirque de Mafate au relief tourmenté et chaotique, le plus retiré des trois cirques de l'Île, est d'une grandiose beauté. On dit qu'il est une Île dans l'Île, tant il est isolé. Paradis des randonneurs (« on fait Mafate »), il est la source de sensations et d'images grandioses et sauvages. Chaque étape est un îlet perché et solitaire offrant un décor inattendu : La Nouvelle à 1.400 m est le plus accessible, Grand Place s'échelonne sur trois niveaux, îlets à Malheur et à Bourses sont accueillants. Quant à l'îlet aux Orangers, c'est une véritable forteresse naturelle dans un décor d'une sauvage grandeur, Maria à 1.600 m est le plus élevé, Roche Plate est à 1.100 m. De l'avis de tous les connaisseurs: « Mafate se mérite ». |
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