La plus rare et la plus grande de toutes les tortues de mer, la tortue luth ou tortue cuir, est à la fois la plus grosse tortue du monde, le plus gros reptile vivant et l'unique représentant de la famille des dermochélyidés. Les individus de plus de 2 m et de plus de 500 kg ne sont pas rares.

On l'a surnommée tortue luth à cause de sa carapace convexe partagée en sept longs plis lui donnant l'aspect d'un luth ; celle-ci, dépourvue d'écailles, n'est pas dure. Elle est présente dans pratiquement tous les océans et les mers, avec une prédilection pour les eaux tropicales et subtropicales. Ses pattes de devant sont de puissantes nageoires qui lui permettent des pointes à 50 km/h !

Sa vie est menacée par les requins, les épaulards, les hélices de bateaux, les filets de pêche et les sacs de plastique qu'elle confond avec les méduses, ce qui lui vaut de mortelles occlusions intestinales. Sa survie est menacée par la réduction de ses sites de reproduction. Certains pays, la Guyane française en particulier, ont mis au point des mesures actives de protection. Entre mars et août, en effet, sur les plages des Hattes et de Yalimapo, le spectacle est fascinant. Les énormes reptiles quittent la haute mer pour rejoindre à grand-peine la plage. Leurs yeux s'emplissent de larmes qui les protègent contre la sécheresse de l'air. Ils creusent des trous où ils déposent de 60 à 90 œufs, les comblent et regagnent la mer. L'incubation est d'environ 60 à 70 jours. Sur 1000 œufs pondus, un seul deviendra une tortue adulte: les Amérindiens les ramassent et les courtilières les détruisent.

Les éclosions ont lieu de juillet à septembre. Les petites tortues de quelques centimètres, menacées par les crabes, les chiens errants, les oiseaux de proie, montent les unes sur les autres pour se précipiter dans la mer. Animal en voie de disparition, la tortue luth est inscrite à l'annexe 1 de la Convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction.

Ce que l'on ne connaît pas, c'est sa durée de vie. Ce que l'on croit savoir, c'est qu'elle ne meurt pas de vieillesse. Ce que l'on sait, c'est sa fidélité à ses sites de reproduction.

Front bombé, yeux en amande, fente buccale légèrement relevée, le grand dauphin, Tursiops truncatus, de la famille des delphinidés, paraît sourire en permanence. Vedette des delphinariums du monde entier, supportant mieux la captivité que les autres cétacés, il s'y reproduit. Il s'est révélé être un sujet d'expérimentation très coopératif et demeure le dauphin le plus connu, la star de nombreux films de cinéma et de télévision.

Son corps est massif, gris foncé sur le dos avec les flancs plus clairs et le ventre blanc cassé, parfois rosé. Il mesure entre 3 et 4 m de long et pèse de 150 à 200 kg. Sa nageoire dorsale falciforme est de grande taille. Il vit dans les mers chaudes du monde entier. Il est la quatrième espèce de cétacés la plus observée en France. Il est présent dans la Manche, entre le Cotentin et les Côtes-d'Armor, sur le littoral atlantique, en particulier dans les eaux charentaises, ainsi qu'en Méditerranée, surtout autour de la Corse et près des côtes des Pyrénées-Orientales.

Son régime alimentaire est qualifié d'opportuniste : il se nourrit de toutes les espèces de poissons qu'il capture en pleine eau et sur le fond de la mer, mais il a une préférence pour les mulets. Il ne dédaigne pourtant ni les crevettes ni les seiches. Sa mâchoire supérieure porte de 40 à 52 dents, sa mâchoire inférieure de 36 à 48.

Ce n'est que vers l'âge de 9 à 13 ans que les grands dauphins se reproduisent pour la première fois. Les accouplements ont lieu entre le printemps et l'automne. La gestation dure un an environ et les mises bas ont généralement lieu en été, dans l'eau. La femelle met au monde un seul petit qui naît, comme tous les cétacés, en présentant la queue. Il mesure 1 m environ et pèse 12 kg. Il est allaité jusqu'à 18 mois. Les tétées ont lieu sous l'eau.

Grégaires, les grands dauphins se déplacent en groupes, à une vitesse de 6 km/h environ et viennent chasser à proximité des rivages. Lors des jeux et des poursuites, ils peuvent nager à 25 km/h. Ils remontent fréquemment à la surface de l'eau pour respirer. Ils aiment chevaucher les lames d'étrave et de sillage des navires, surfer sur les vagues et sauter.

Intelligente, robuste, agile, l'orque ou épaulard (Orcinus orca), mammifère marin à la belle livrée blanc et noir, au grand aileron dorsal en forme de triangle isocèle, est le géant de la famille des delphinidés. Elle mesure de 7 à 10 m et pèse de 4 à 8 tonnes, suivant le sexe.

Surnommée "la baleine tueuse" et "les dents de la mer", carnivore vorace aux puissantes mâchoires hérissées de dents pointues, elle est un redoutable prédateur des autres mammifères marins. En effet, si elle ne dédaigne pas les poissons (5 kg par jour) et les céphalopodes, elle se nourrit de phoques, d'otaries, de dauphins et même de baleines.

Elle se rencontre dans tous les océans, surtout dans les zones côtières un peu froides, mais sa présence en mer Méditerranée est régulièrement confirmée. L'orque atteint sa maturité sexuelle entre 10 et 15 ans. Durant une période de fertilité d'environ 25 ans, la femelle donnera naissance à 4 ou 6 petits. Après une gestation d'une quinzaine de mois, elle met bas un seul jeune qu'elle allaite pendant un an et qui va la suivre pendant plusieurs années.

Les orques font preuve d'un sens social développé. Elles vivent en petits groupes qui peuvent se rassembler. Elles nagent lentement et remontent souvent à la surface de l'eau pour respirer. Elles traquent ensemble leurs proies, s'orientent en émettant des sons de haute fréquence. Leur technique de capture des phoques de la banquise est très révélatrice de la vigueur et de l'astuce de ces "tigres", de ces "loups" des mers. La proie localisée, ils plongent puis s'élancent à la verticale, brisant avec leur museau le bloc de glace flottante de plus d'un mètre d'épaisseur, sur lequel se tient la victime qui tombe alors à l'eau et se fait dévorer !

L'orque sait se montrer sociable avec l'homme. Elle s'apprivoise fort bien et se laisse dresser pour des exhibitions dans les delphinariums, mais cette captivité à laquelle elle s'adapte facilement raccourcirait notablement son espérance de vie. Keiko, vedette du film Libérez Willy, est certainement la plus célèbre des orques.