Voici l'une des plus plus spectaculaires orchidées de nos contrées tempérées. En effet, cette plante, d'environ 50 à 60 centimètres de hauteur, produit en mai et juin une à deux fleurs de 5 centimètres de diamètre, légèrement parfumées.

Les pièces florales sont de couleur marron sauf le sabot qui est jaune veiné de pourpre. Cette espèce se rencontre du niveau de la mer jusqu'à 2500 mètres d'altitude, dans les forêts de feuillus et résineux poussant sur des terres calcaires. Ce Cypripedium a colonisé une vaste surface géographique, allant de l'Espagne au nord-est de la Chine, en passant par la Scandinavie. Malheureusement convoitée depuis fort longtemps pour la beauté de ses fleurs, l'espèce se trouve en péril. Ainsi, elle a disparu de Grèce et est extrêmement rare en Grande-Bretagne où elle fut énormément collectée. En France, on la voit encore assez nombreuse dans toute la partie est et sud-est du pays et plus sporadiquement dans les Pyrénées. Tout comme la centaine d'autres espèces d'orchidées poussant en France, le Cypripedium calceolus est une plante protégée par la loi afin d'en assurer la pérennité. C'est une orchidée assez difficile à cultiver et peu de collections en possèdent. Le genre Cypripedium s'avère très proche du genre Paphiopediuum mais en diffère par l'aspect caduc de l'appareil végétatif; en effet, les plantes disparaissent l'hiver pour réapparaître au printemps à la manière des plantes bulbeuses. L'aire de répartition des 45 espèces que compte le genre, se révèle également différente puisqu'elles vivent dans toutes les régions tempérées de l'hémisphère Nord. C'est ainsi que l'on trouve des Cypripedium au nord de la Chine et des Paphiopediuum au sud. Dans ce même pays, les sabots de Vénus sont cultivés depuis l'époque de Confucius, soit plus de 2.500 ans, à des fins médicales et esthétiques. Le nom générique leur a été attribué par le célèbre botaniste suédois Carl von Linné, en 1753.

Le genre Paphiopedilum, ou sabot de Vénus, est originaire de l'Inde et de l'Asie du Sud-Est. Il s'agit de plantes qui poussent aussi bien au sol que sur les rochers ou les arbres, dans les régions tropicales et subtropicales. On dénombre pour l'instant 70 espèces et la Chine en possède, à elle seule, 18 dans ses provinces du sud. La première espèce fut découverte dès 1816 au Bhoutan et fleurit pour la première fois en culture en 1819. Ce genre connut, dès les premières introductions, une très grande faveur auprès des riches collectionneurs européens.

Il faut expliquer son succès par l'étrangeté de ses fleurs qui développent une pièce florale en forme de poche ou de sabot. L'étymologie du nom vient à nouveau de Paphia, équivalent chypriote de Vénus, et de pedilon ou chaussure en grec. Avec cette orchidée "Mabel Sanders", nous abordons le domaine de la création artificielle de nouvelles plantes dites hybrides. Très tôt les horticulteurs et les collectionneurs ont eu à cœur de produire des plantes complètement différentes de ce que l'on pouvait obtenir de la nature. Pour le genre Paphiopedilum, le premier hybride fut obtenu en 1869 par un horticulteur anglais, John Dominy. Ce fut un immense succès et déjà, en 1900, on comptait plus de 400 hybrides pour le genre. Aujourd'hui, il en existe plus de 10.000!

L'hybride "Mabel Sanders" est le parfait reflet de cette époque. Il est le produit d'une série de croisements faits au sein de la collection d'orchidées du Jardin du Luxembourg, à Paris. Cette collection s'avère la plus ancienne de France puisque créée en 1838 dans le jardin de la Faculté de médecine, puis transférée au Jardin du Luxembourg à partir de 1860. De nombreux hybrides y ont été conçus dès les années 1880 et celui qui illustre le timbre a été dénommé en 1919 par Octave Opoix,jardinier en chef. La plante, presque centenaire, fait partie des 540 hybrides de sabots de Vénus qui composent cette collection nationale.

Cette orchidée compte parmi les plus curieuses et les plus remarquables d'Amérique tropicale. Elle fait partie de l'un des genres les plus vastes puisque l'on recense plus de 600 espèces d'Oncidium. Ce sont des plantes que l'on trouve du niveau de la mer jusqu'à 4.000 mètres d'altitude et qui produisent pour une majorité d'espèces de jolies fleurs de couleur jaune.

L'espèce papilio a été expédiée au Royaume-Uni en 1824 par le gouverneur de Trinidad, Sir Ralph Woodford. Depuis, la curieuse inflorescence qu'elle développe lui a assuré un très grand succès auprès des collectionneurs d'orchidées. Son nom d'orchidée papillon lui vient de son extraordinaire apparence insectiforme. La fleur, de plus de 10 centimètres de diamètre, est portée par un long et fin pédicelle de plus de 70 centimètres, au-dessus d'une plante assez discrète mais au feuillage plutôt coriace et taché de pourpre. La forme de ses pièces florales simulant les ailes et les antennes d'un papillon, de couleur jaune avec de larges macules marron, semble vouloir imiter le léger et gracieux insecte. On peut penser que dans la nature, le moindre souffle d'air doit transformer immédiatement l'organe floral en papillon volage. Si l'on regarde la fleur de plus près, on pourrait y voir également une tête et de petites pattes; l'illusion est parfaite. L'autre intérêt de cette plante est qu'elle fleurit quasiment toute l'année. En effet, les fleurs se succèdent une par une au bout de la longue hampe qui peut perdurer plusieurs années.

Cette espèce pousse, accrochée aux branches des arbres, dans les forêts de basse altitude et on la rencontre aux Antilles et du Venezuela au Brésil.