Le patronyme DERAM trouve sans aucun doute son origine dans le mot flamand «de ram», qui signifie «le bélier». Chez les porteurs de ce nom que l’on trouve aujourd’hui en Belgique ou aux Pays-Bas, il s’orthographie d’ailleurs toujours «De Ram». En France, durant la période 1891-1990, l'INSEE a dénombré 967 naissances DERAM pour 37 naissances DE RAM.
L’examen des actes anciens (en Flandres françaises) nous montre en outre que la forme DERAM est apparue à l’époque de la Révolution, où l’on voit petit à petit cette transformation de De Ram en Deram s’imposer.
Cette hypothèse est confirmée par la littérature, comme par exemple dans « Hazebrouck au XVIII° siècle », où l’auteur (J. MESSIANT) rappelle que le 6 août 1791, une nouvelle loi a été votée, stipulant que tout signe qui suppose des distinctions de naissances est supprimé en France, et qu’à sa suite, ont disparu les noms à particule d’origine ou francisées telles que «De» ou «Van» ou «Ver» séparées du nom qui suit. C’est ainsi que des noms comme «De Baecker» ou «De Ram», qui avant le Révolution, se trouvaient classés dans les tables de naissances respectivement à la lettre «B» et «R», se sont tous deux retrouvés à la lettre «D» après la Révolution.
Extrait de l'acte de décès de Pierre Cornil DERAM (1800-1804) | ||
Personnage | Orthographe utilisée par l'officier d'État civil |
Signature |
Pierre Cornil DERAM (1800-1804) |
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Ferdinand Cornil DERAM (1777-1843) père du défunt |
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Pierre Cornil DERAM (1751-1822) grand-père du défunt |
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Le grand-père signe nettement De Ram, le père également mais moins distinctement. L'officier d'État civil écrit Deram en un seul mot |
À côté de ces deux premières variantes de l’orthographe de « DERAM », il arrive de rencontrer dans les actes anciens la forme sans particule « RAM ». La preuve qu’il s’agit bien du même patronyme est donnée par la coexistence au sein de mêmes actes des deux formes du patronyme (RAM et DERAM), alors qu’un lien de parenté indéniable est précisé entre les porteurs de l’une et l’autre forme (exemple à Millam en 1728, avec Jean François RAM et son frère Louis DERAM…) Il est possible, mais sans preuve trouvée à ce jour, qu’il en soit de même avec les quelques « Van Ram » que l'on peut trouver sur Mardyck à la fin du XVII° siècle (« van » signifiant « de » en flamand).
Enfin, deux autres variantes orthographiques plus rares peuvent être trouvées dans la partie sud du département du Nord, à la limite avec le Pas-de-Calais